Pendant que la Conférence des Nations Unies sur les Océans se poursuit, l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’agriculture (FAO) a dévoilé, ce 11 juin, l’édition 2025 de son rapport « Review of the state of world marine fishery resources » (Analyse de l’état des ressources halieutiques dans le monde). Cette publication représente l’évaluation la plus exhaustive jamais réalisée sur les stocks halieutiques marins, s’appuyant sur les contributions de plus de 650 experts issus de 200 institutions et 90 pays, et couvrant un nombre exceptionnel de 2 570 stocks de poissons.

Les conclusions du rapport dressent un tableau nuancé. Au niveau mondial, 64,5 % des stocks halieutiques sont exploités de manière biologiquement viable. En pondérant ce chiffre par le volume de production, cela signifie que 77,2 % des débarquements mondiaux proviennent de stocks sains. Pourtant, le taux de surpêche continue de progresser d’environ 1 % par an. Des disparités régionales frappantes subsistent, mettant en lumière l’urgence d’une intervention ciblée.

Tandis que la Méditerranée et la mer Noire (zone 37) montrent des signes encourageants de reconstitution avec une diminution de 30 % de la pression de pêche et une augmentation de 15 % de la biomasse depuis 2013, d’autres régions comme le Pacifique Sud-Est (zone 87) et l’Atlantique Centre-Est (zone 34) peinent significativement, avec respectivement seulement 46 % et 47,4 % de stocks exploités de manière viable. Ces zones, où la pêche artisanale est souvent un axe clé de la sécurité alimentaire et de l’emploi, sont confrontées à des défis institutionnels, à une gouvernance fragmentée et à un manque criant de données, rendant les choix de gestion d’autant plus complexes.

Les thonidés et espèces apparentées se distinguent, avec 87 % des stocks évalués comme viables et 99 % des débarquements provenant de ressources durables. Cette réussite peint l’efficacité d’une gestion basée sur des politiques, des réglementations et des systèmes de conformité rigoureux et scientifiquement fondés ; À l’opposé, les espèces en eaux profondes restent particulièrement vulnérables, avec seulement 29 % des stocks exploités de manière viable.

Face à ces enjeux, Qu Dongyu, Directeur Général de la FAO, a affirmé que « la bonne gestion des stocks reste le moyen le plus efficace de préserver les ressources halieutiques », soulignant que ce rapport fournit aux parties prenantes des « éléments de connaissances qui leur permettent d’avoir une compréhension globale des enjeux et de prendre des décisions plus avisées ». Il a insisté sur le rôle des gouvernements dans l’élaboration de politiques adéquates ; « Nous disposons à présent de la photographie la plus fine jamais prise de la situation des pêcheries maritimes. Il en ressort des éléments sur ce qui fonctionne et sur les points à améliorer », a conclu, Qu Dongyu, en insistant sur l’impératif pour les gouvernements d’accélérer les initiatives prometteuses ; L’objectif étant de garantir que la pêche maritime continue de générer des bénéfices pour l’humanité et la planète, un principe fondamental de la « transformation bleue » axée sur des systèmes alimentaires aquatiques durables et résilients.

https://openknowledge.fao.org/server/api/core/bitstreams/69cd62da-7c32-46c8-9be5-9fdd7f21eb91/content

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