La question de l’attraction des moustiques par le groupe sanguin O trouve ses racines dans des
études scientifiques japonaises, qui ont exploré les préférences de ces insectes piqueurs.
L’étude japonaise de 2004 publiée dans le Journal of Medical Entomology a révélé que les personnes du groupe sanguin O avaient deux fois plus de chances (83%) d’être piquées par des moustiques tigres (vecteurs principaux de maladies comme la dengue, le chikungunya et le virus Zika) que celles des autres groupes.
Les recherches ultérieures ont montré que l’attraction des moustiques (indépendamment de leur genre) est un phénomène bien plus complexe, coordonné par une combinaison de signaux physiques et chimiques. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), en tant qu’autorité de référence en santé publique, fonde ses communications et ses recommandations sur des facteurs d’attraction considérés comme universels. Parmi ces facteurs prépondérants, le dioxyde de carbone (CO2) se distingue. Les moustiques sont exceptionnellement sensibles aux flux de CO2 expirés, qui agissent comme une véritable balise pour localiser leurs hôtes ; les individus produisant plus de CO2, comme les femmes enceintes qui en émettent environ 20% de plus, ou les personnes en plein effort physique, deviennent des cibles privilégiées.
Les moustiques sont également guidés par la chaleur émise par le corps ; les personnes fiévreuses ou celles ayant consommé de l’alcool, (qui tendent à avoir une température plus élevée).
Enfin, les odeurs corporelles spécifiques, résultat d’une interaction complexe entre la sueur, les molécules volatiles émises par notre peau, et notre microbiome cutané, comme l’acide lactique ou l’ammoniac, produits lors de la sudation ou par ces bactéries, sont des attractifs puissants pour les moustiques.
Si l’étude sur le groupe sanguin O est une piste de recherche intéressante et reconnue dans la communauté scientifique, l’OMS, dans sa mission, privilégie des stratégies de prévention basées sur ces facteurs physiologiques et environnementaux plus largement acceptés, car ils offrent des leviers d’action concrets et applicables à une large échelle pour réduire le risque de piqûres et de transmission de maladies.