Dans une course contre la montre pour atteindre les Objectifs de Développement Durable (ODD) d’ici 2030, la Commission Economique pour l’Afrique (CEA), en partenariat avec la Banque africaine de développement (BAD) et le Bureau national de statistiques du Royaume-Uni (ONS-UK), renforce les écosystèmes de données du continent. Un atelier régional à Addis-Abeba a récemment mis l’accent sur l’adoption d’outils et de normes avancées pour améliorer le suivi et la diffusion des données sur les ODD.
L’initiative s’appuie sur la norme SDMX (Statistical Data and Metadata eXchange), désormais un standard pour l’échange automatisé de données. Cinq pays pilotes (le Cameroun, le Kenya, le Sénégal, l’Ouganda et le Zimbabwe) ont déjà intégré cet outil pour se préparer au lancement de leurs plateformes nationales. Ces pays partagent leurs expériences, leurs défis et leurs enseignements avec les autres nations africaines, favorisant un apprentissage entre pairs essentiel pour la réplication des bonnes pratiques.
Pour M. André Nonguierma, Chef de la Section du Système de gestion de l’information géographique (GIMS) de la CEA, il est impératif de moderniser la chaîne de valeur des données en Afrique. L’interopérabilité entre les données statistiques et géospatiales est un enjeu central. L’atelier a exploré comment les données structurées de SDMX peuvent être enrichies par la norme ISO 19100 et les services de l’Open Geospatial Consortium (OGC), permettant des analyses plus fines.
Des exemples concrets d’expériences nationales sont mis en avant, notamment au Cameroun pour des tableaux de bord interactifs combinant données statistiques et spatiales, en Namibie pour la désagrégation des indicateurs, et en Afrique du Sud pour améliorer l’interopérabilité.
L’objectif final de ces initiatives est d’aider les pays africains à fournir des données ODD de meilleure qualité, plus opportunes et désagrégées. Cette disponibilité d’informations fiables et précises est essentielle pour une prise de décision efficace et une responsabilité publique amplifiée.
En adoptant des normes communes et des outils partagés comme la Plateforme de données ouvertes (ODP) 2.0 et Open SDG, le continent peut non seulement combler ses lacunes en matière de données mais aussi accélérer la mise en œuvre de ses plans de développement durable basés sur des données endogènes et fiables.