Les pertes considérables de denrées alimentaires entre le champ et le consommateur est un réel pour les agriculteurs et les économies africaines. Ces pertes impactent directement la sécurité alimentaire mondiale, les revenus des producteurs et contribuent de manière significative aux émissions de gaz à effet de serre.
À l’échelle mondiale, on estime que 13 % de toute la production agricole est perdue entre la récolte et la vente au détail, soit, 1,25 milliard de tonnes par an. Cela exacerbent la faim qui touche déjà 673 millions de personnes dans le monde. De plus, les revenus de près de 470 millions de petits agriculteurs se retrouve amputés de 15 % en moyenne et des millions de familles sont maintenues dans la précarité.
Parallèlement, jusqu’à 10 % des émissions de gaz à effet de serre responsables du réchauffement climatique proviennent de la décomposition des produits agricoles qui n’atteindront jamais les étals et du transport de ces marchandises perdues.
Face à ces chiffres alarmants, l’investissement dans des infrastructures de conservation se révèle être une voie d’action des plus prometteuses. L’absence d’une chaîne du froid efficace – un réseau de véhicules et d’espaces de stockage à température contrôlée – est une cause majeure de la détérioration des produits périssables. Dans certains contextes où de telles infrastructures manquent, les agriculteurs peuvent perdre régulièrement jusqu’à 40 % de leurs récoltes après la cueillette.
L’expérience d’un projet mené en Afrique de l’Est par le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) illustre parfaitement le potentiel d’une telle approche. Grâce à l’introduction de chambres froides et de camionnettes réfrigérées au sein d’une coopérative agricole, les pertes après récolte, qui atteignaient précédemment ces 40 %, ont pu être drastiquement limitées à quelques pour cent seulement. Le bénéfice est immédiat et palpable :
la mise en place de cette infrastructure a permis aux agriculteurs concernés de voir leurs
revenus grimper de 50 %, en garantissant la qualité et la fraîcheur de leurs cultures sur de plus
longues périodes et en améliorant ainsi leur valeur marchande.
Que ce soit par l’optimisation des méthodes de séchage, le développement de systèmes de
stockage à faible coût et faible consommation énergétique, ou par la création de plateformes
logistiques repensées, toute initiative visant à réduire ces pertes considérables sera bénéfique
pour tous. (Source : UNEP)