« Le Bureau du marché carbone est chargé de la mise en œuvre du cadre global de la participation de la Côte d’Ivoire aux mécanismes carbone. Il est conçu et organisé de façon à améliorer l’efficacité de la gouvernance climatique et à attirer des investissements étrangers additionnels pour le financement de projets à bas carbone », a indiqué Amadou Coulibaly, porte-parole du gouvernement.
Un atelier pour la mise en place d’un marché carbone standardisé au sein de la CEDEAO s’est tenu à Abidjan du 6 au 8 août 2024. Cette rencontre avait pour but de renforcer la coopération entre les États membres et à permettre une participation plus efficace aux négociations internationales sur les marchés carbone.
« L’Afrique, notre continent, est l’une des régions les plus vulnérables au changement climatique. Nous ressentons déjà les effets dévastateurs de ce phénomène global, bien que notre contribution historique à cette crise soit minime, seulement 4% des émissions mondiales des gaz à effet de serre » a déclaré Parfait Kouadio, Directeur de Cabinet, représentant du Ministre Assahoré Konan Jacques.
Ainsi, a-t-il expliqué que la transition vers une économie bas-carbone nécessite des solutions innovantes et inclusives, et que les marchés du carbone offrent une voie prometteuse pour mobiliser les ressources nécessaires afin d’accélérer et accroître les ambitions climatiques des pays de la région.
Un des points forts de cet atelier organisé par la CEDEAO a été la discussion sur la mise en œuvre de l’Article 6 de l’Accord de Paris, qui traite des mécanismes de marché et de non-marché carbone.
« S’il est vrai que chaque État membre de la CEDEAO a ratifié l’Accord de Paris sur le climat, la mise en œuvre de son Article 6 relatif aux mécanismes de marché et de non-marché carbone est au cœur des défis actuels à relever » a affirmé Parfait Kouadio.
Massandjé Toure Litse, Commissaire aux Affaires Economiques et à l’Agriculture de l’institution ouest-africaine, a exhorté les participants à œuvrer pour la création d’un marché régional crédible et efficace, répondant aux standards internationaux et garantissant une participation inclusive.
Selon elle, « Ill importe de souligner qu’entre 2010 et 2023, la région CEDEAO n’a émis que 9% des crédits carbone volontaires en Afrique, soit trois fois moins de crédits carbone émis que le Kenya à lui seul ». Ce retard accusé par l’Afrique de l’Ouest s’explique notamment par des lacunes au niveau du cadre institutionnel et juridique, une insuffisance de connaissance des instruments financiers et les procédures relatifs au marché carbone et une asymétrie d’information entre vendeurs et acheteurs de crédits carbone. C’est pourquoi, la CEDEAO a décidé d’initier un processus devant aboutir à la mise en place d’un marché carbone régional en vue de saisir les opportunités liées aux crédits carbone.
Rappelons qu’un marché carbone est un système dans lequel des crédits carbone, générés par des projets qui réduisent, évitent ou séquestrent des émissions de GES, sont achetés et vendus. Ce mécanisme vise à réduire les émissions globales de GES de manière efficace tout générant des financements additionnels.
Ce marché représente un nouveau système pour financer la lutte contre le changement climatique. En l’établissant des outils et des procédures harmonisés cadre, la CEDEAO pourrait générer des revenus significatifs pour les pays engagés et constituer un contrepoids dans la fixation de prix du carbone au niveau international. (Source : Gouvernement de Côte d’Ivoire)