La Conférence continentale de l’éducation, réunissant plusieurs hauts responsables africains, s’est tenue du 9 au 11 décembre 2024 à Nouakchott, en Mauritanie. Sous le thème « Éduquer et qualifier l’Afrique pour le 21e siècle », les participants ont mis en lumière les défis majeurs auxquels fait face le secteur éducatif africain, et ont souligné l’importance fondamentale d’améliorer les conditions des enseignants.
Moussa Faki Mahamat, Président de la Commission de l’Union africaine (UA), a ouvert les débats en insistant sur la nécessité de redorer le blason de la profession enseignante. « Il est évident que la transformation souhaitée commence par la qualité des ressources humaines, par la transformation du statut social, moral, financier et matériel des enseignants et des chercheurs. C’est ici qu’est la clé du salut », a-t-il déclaré.
La pénurie d’enseignants, particulièrement aiguë en Afrique subsaharienne, est en effet un frein majeur au développement du continent. Les participants ont convenu que cette pénurie est en grande partie liée à la dégradation des conditions de travail des enseignants. Pour y remédier, ils ont appelé à des réformes profondes et à une revalorisation de la profession.
Au-delà de la question des enseignants, la conférence a abordé d’autres défis tels que, l’insuffisance des infrastructures scolaires, les disparités régionales en matière d’accès à l’éducation, et le manque de compétences numériques. Les participants ont également mentionné l’urgence d’adapter les systèmes éducatifs aux évolutions rapides du monde du travail et aux exigences de la mondialisation.
Gilles Fagninou, Directeur régional de l’UNICEF pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, a mis en garde contre les risques de sous-investir dans l’éducation. Il a rappelé les bénéfices potentiels de réformes alignées sur l’Agenda 2063 de l’UA, qui aspire à transformer l’Afrique en un continent prospère et pacifique d’ici 2063.
À l’issue de la conférence, les participants ont adopté la Déclaration de Nouakchott sur l’éducation. Ce texte fondateur appelle à une éducation obligatoire et gratuite pour tous, avec une attention particulière aux filles et aux jeunes en situation de vulnérabilité. La déclaration propose également de consacrer la période 2025-2034 comme « la décennie de la transformation de l’éducation ».