Alors que le débat sur l’exploitation des ressources fossiles s’intensifie à l’échelle mondiale, l’Afrique se trouve à un carrefour décisionnel. Le continent, qui ne contribue qu’à hauteur de 4% au taux d’émissions mondiales de gaz à effet de serre, doit concilier ses ambitions de développement économique avec les impératifs de la transition énergétique.
Hassanein Hiridjee, président et fondateur du groupe Axian, l’un des acteurs majeurs du développement en Afrique, plaide pour une approche pragmatique. « La chose la plus importante pour l’Afrique à l’heure actuelle est de se développer », affirme-t-il. Et pour lui, cela signifie exploiter toutes ses ressources, qu’elles soient renouvelables ou non.
Néanmoins, les cours d’eau tels que le Nil, le Congo et le Zambèze offrent des opportunités considérables en matière d’hydroélectricité. De plus, le continent bénéficie d’un ensoleillement exceptionnel et de vents puissants, offrant des perspectives prometteuses pour le développement de l’énergie solaire et éolienne.
Selon l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (Irena), l’Afrique pourrait exploiter plus de 7 térawatts d’énergie solaire et 1,3 térawatt d’énergie éolienne. Cependant, transformer ce potentiel en réalité nécessite des investissements conséquents et des politiques favorables.
Le groupe Axian, à travers son initiative Welight, a mis en place un modèle de développement énergétique qui porte ses fruits à Madagascar. En connectant plus de 180 villages, Axian a permis à environ un demi-million de personnes d’accéder à l’électricité pour la première fois. Ce modèle repose sur des mini-réseaux décentralisés et des systèmes solaires domestiques, couplés à des solutions de paiement numérique.
L’Afrique représente 20 % de la population mondiale pourtant, attire moins de 2 % des dépenses mondiales en énergie propre. Selon le fondateur du groupe Axian, la solution réside dans la création d’un environnement propice aux affaires et dans la mise en évidence d’un marché africain rentable