La quatrième session du Comité intergouvernemental de négociation (INC4) s’est achevée le 29 avril 2024 à Ottawa, avec des avancées majeures vers un traité international historique à Busan, Corée du Nord, en novembre 2024 Ottawa.
Plus de 2 500 délégués représentant 170 pays et plus de 480 organisations, venus du monde entier se sont réunis pour élaborer un projet de texte visant à mettre fin à la pollution plastique. Les discussions ont abordé des questions cruciales telles que les émissions et les rejets de plastique, la production, la conception des produits, la gestion des déchets, les plastiques problématiques et évitables, le financement et une transition juste.
Inger Andersen, directrice exécutive du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) a déclaré « nous sommes venus à Ottawa pour faire avancer le texte et dans l’espoir que les membres s’entendraient sur le travail intersessions nécessaire pour faire des progrès encore plus importants avant l’INC5. Nous quittons Ottawa en ayant atteint nos deux objectifs et une voie claire vers la conclusion d’un accord ambitieux à Busan ».
La quantité totale de plastique produite depuis 1950 pourrait dépasser les 9 milliards de tonnes d’ici 2025. Steven Guilbeault, ministre de l’Environnement et du Changement climatique du Canada, a déclaré : « Le Canada s’est engagé à conclure une entente définitive à l’INC5 en République de Corée avant la fin de l’année. Nous ne parlons plus de ‘si’ nous pouvons y arriver, mais de ‘comment’ »
L’objectif vers Busan est clair, conclure un traité ambitieux et juridiquement contraignant d’ici fin 2024 pour enrayer la pollution plastique qui dévaste notre planète et à promouvoir des modèles de consommation durables et à améliorer la gestion des déchets plastiques. Ce traité couvrira l’ensemble du cycle de vie du plastique, depuis sa production jusqu’à sa gestion en tant que déchet.
Le plastique envahit nos terres, notre air et nos océans ; 95 % de la valeur matérielle des emballages en plastique est perdue pour l’économie mondiale après une seule utilisation, menaçant la biodiversité et la santé humaine.
Face à ce constat accablant, une solution se dessine, l’économie circulaire. Ce modèle alternatif prône une rupture avec le système linéaire actuel « extraire-fabriquer-jeter ».
Le projet de traité vise à réduire considérablement la production de plastique inutile et à usage unique, comme les sacs en plastique, les emballages alimentaires, etc. Cela implique de repenser nos modes de consommation et de production, en privilégiant des alternatives durables comme les produits réutilisables.
Ensuite, plutôt que de jeter les produits en plastique après une seule utilisation, envisager de développer des modèles de recharge et de réutilisation associant des systèmes de consigne pour les bouteilles et les conteneurs, ainsi que des services de recharge pour les produits d’hygiène et d’entretien ménager.
De plus, le projet de traité met l’accent sur la conception de produits en plastique pour la circularité, c’est-à-dire que les produits en plastiques soient faciles à recycler et à réutiliser. Ce qui implique un choix des matériaux durables et sans doutede réduire la quantité de plastique utilisée lors de la production.
La situation du plastique n’est pas encore résolue, nous avons toujours la même quantité de déchets amassés dont nous devons nous libérer avant de songer à réduire les futures productions. Une grande partie du plastique produit se trouve toujours dans l’environnement, faute de systèmes de gestion des déchets adéquats. Un investissement important sera un impératif dans la collecte, le tri et le recyclage des déchets solides, en particulier dans les pays en développement champion dans la méthode d’enfouissement.
Tout comme la révolution industrielle et la mécanisation, cette révolution antiplastique aura des conséquences négatives pour les travailleurs. Il y faudra soutenir les communautés affectées au travers de reformes les aidant à se reconvertir vers des emplois verts ou encore les faire monter en compétences via des formations aux nouvelles méthodes vertes.
Mais encore, certaines substances chimiques utilisés dans les plastiques peuvent avoir des effets nocifs sur la santé humaine et l’environnement. Le projet de traité vise à renforcer la réglementation sur les substances chimiques préoccupants présents dans les plastiques, les identifier et les éliminer progressivement.
Jyoti Mathur-Filipp, Secrétaire exécutive du Secrétariat de l’INC l’a souligné, « Les membres devraient arriver à Busan prêts à remplir leur mandat et à se mettre d’accord sur le texte final de l’instrument. C’est plus qu’un processus, c’est l’accomplissement de votre engagement à sauver les générations futures du fléau mondial de la pollution plastique ». Il est temps d’agir et d’agir vite. L’avenir de la planète et le bien-être des populations en dépendent. (Source : PNUE/UNPE)