Si les Normes ISO, telles que ISO 14001 et ISO 9001, peuvent être des outils précieux pour la gestion environnementale et la qualité des entreprises, il est impératif de ne pas les confondre avec des garanties absolues de pratiques durables ou d’un engagement sincère envers le développement durable.

L’écoblanchiment, pratique fourbe consistant à se présenter comme une entreprise écoresponsable, peut s’appuyer sur ces normes pour abuser les parties prenantes. Une entreprise peut obtenir la certification ISO 14001 pour son système de management environnemental sans pour autant réduire significativement son impact environnemental global. Parallèlement, l’utilisation abusive de la norme ISO 9001 peut également être trompeuse. Cette norme, axée sur la qualité, peut être utilisée pour mettre en avant l’engagement de l’entreprise envers l’excellence, sans dire mot de ses pratiques environnementales ou sociales. Ces certifications ne garantissent qu’un cadre de gestion et non des résultats concrets en matière de durabilité.

L’écoblanchiment est une gangrène pour le développement durable dans tous les coins du monde. Loin de promouvoir un avenir durable, il freine le progrès, détruit la confiance et nuit aux efforts des acteurs engagés.

L’écoblanchiment se matérialise sous plusieurs formes ; la dilution étant l’une de ces formes les plus vicieuses. Elle consiste à s’aligner sur les pratiques les moins ambitieuses d’un secteur, ralentissant ainsi l’innovation et l’adoption de solutions réellement durables. « À l’image d’un coureur se fondant dans le peloton des plus lents pour paraître plus rapide, l’entreprise freine l’évolution collective » ; L’écoblanchiment par saupoudrage met en avant un aspect écologique spécifique de ses activités, masquant des pratiques moins durables ailleurs ; Ensuite, le blanchiment vert par transfert de responsabilité, lui, consiste à rejeter sur les consommateurs la charge d’agir de manière durable, déresponsabilisant l’entreprise de ses devoirs. Cette stratégie irresponsable écarte l’entreprise de son obligation de réduire son empreinte environnementale ; Après, les entreprises peuvent aussi éco-blanchir leurs produits ou services à travers des labels non vertueux en utilisant des certifications afin de faire croire qu’un produit ou service est plus vert qu’il ne l’est en réalité. Selon une étude internationale,  « près de la moitié (40 %) des prétentions « écologiques » faites pour des produits et services de consommation qui sont commercialisés par Internet sont trompeuses, confuses et même illégales » (Canada 2022) ; De plus, il y a la manipulation d’objectifs, qui autorise la modification des objectifs de développement durable sans jamais matérialiser de réels progrès, semant le doute sur l’engagement de l’entreprise ; Enfin, l’écoblanchiment par silence qui se produit lorsque l’entreprise veut faire taire de manière volontaire, toute communication sur les efforts de développement durable, par crainte d’être justement accusée d’écoblanchiment.

Si l’écoblanchiment peut sembler être une stratégie efficace à court terme, ses conséquences négatives sur l’environnement, la réputation des entreprises et la confiance des parties prenantes sont indéniables. (Source : ISO ; Climate-inc)

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