La pollution plastique constitue l’un des plus grands défis environnementaux de notre époque. « D’ici 2050, il pourrait y avoir plus de plastique que de poissons dans l’océan ».

Chaque année, jusqu’à 23 millions de tonnes de déchets plastiques finissent dans les océans, les rivières et les lacs, mettant en péril la biodiversité et la santé humaine. Les microplastiques, en particulier, se retrouvent désormais dans la chaîne alimentaire.

Face à l’urgence de la situation, en mars 2022, lors de l’Assemblée des Nations Unies pour l’environnement, réunie à Nairobi (Kenya), 175 États ont adopté une « résolution » appelant à l’élaboration d’ici la fin de 2024 d’un instrument de contrôle de la pollution plastique. Celle-ci a donné le mandat de négocier un traité international juridiquement contraignant, visant à mettre fin à la pollution plastique qui menace nos écosystèmes et notre santé. Ce traité, une fois finalisé, devrait établir un cadre juridique solide et des obligations claires pour tous les pays signataires. Il couvrirait l’ensemble du cycle de vie du plastique, de sa production à son élimination, en passant par sa conception et son utilisation.

2 ans plus tard, du 25 novembre au 1er décembre de cette année, la communauté internationale s’est mobilisée à Busan, en Corée du Sud, afin d’élaborer le traité ; toutefois, malgré une semaine d’intenses discussions et la participation de plus de 170 pays, les délégués n’ont pas réussi à dépasser leurs divergences sur les procédés et les pourparlers ont dû être ajournés.

Le Président du Comité de Négociation Intergouvernemental (CNI), Luis Vayas, a souligné la complexité de la tâche. « L’ambition met du temps à atterrir », a-t-il déclaré. Les délégués ont également reconnu la nécessité de prolonger les discussions et parvenir à un consensus sur un texte qui réponde aux attentes de la communauté internationale.

Inger Andersen, directrice exécutive du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), a salué les « progrès satisfaisants » réalisés à Busan, tout en reconnaissant la persistance de divergences sur des points clés, notamment la réduction de la production de plastique.

Les pays producteurs de pétrole, en particulier, se sont opposés à toute mesure suggérant de réduire la production de plastique, prétextant que l’accent devrait être mis sur la gestion des déchets. Or, selon les données de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), la production et l’utilisation mondiales de plastique en 2040 devraient augmenter de 70% par rapport à 2020 pour atteindre 736 millions de tonnes, en l’absence de politiques fortes pour les contrôler.

Certains ont critiqué le caractère opaque des négociations. « C’est en grande partie la raison pour laquelle le processus de négociation échoue », a déclaré Bjorn Beeler, coordinateur international du Réseau international pour l’élimination des polluants.

Les négociateurs ont toutefois convenu d’un « Texte du Président » qui servira de base aux prochaines discussions, prévues pour le printemps 2025.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *