Tandis que la planète subit les effets du changement climatique et de la perte de biodiversité, la menace de la dégradation des terres se fait de plus en plus pressante. Réunie à Riyad, la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD) a placé cette question au cœur des débats, soulignant son lien étroit avec les crises migratoires, les conflits et l’insécurité alimentaire.
La COP16 de la CNULCD, qui se tient en Arabie Saoudite, a mis en lumière l’urgence d’agir face à la désertification, à la sécheresse et à la dégradation des terres. Ces phénomènes, qui se renforcent mutuellement, menacent la stabilité de nombreuses régions du monde et aggravent les effets du changement climatique.
« Notre objectif numéro un est de sensibiliser le monde, à la fois à la question de la désertification, et à son interconnexion avec les questions abordées dans les deux autres COP », a expliqué Osama Ibrahim Faqeeha, porte-parole de la COP16.
Les experts estiment que jusqu’à 40 % des terres agricoles mondiales sont déjà dégradées, et cela ne cesse d’augmenter ; et, cette perte de terres fertiles oblige très souvent les populations à migrer vers des zones plus clémentes.
Le bassin du lac Tchad, autrefois une région prospère, illustre exactement les conséquences de la dégradation des terres. Le lac, qui a perdu 90% de sa superficie en quelques décennies, ne peut plus assurer la subsistance des populations locales. La sécheresse et la dégradation des terres ont exacerbé les conflits dans la région, favorisant l’essor de groupes armés. « Cela démontre une relation très étroite entre la dégradation des terres et l’insécurité, en particulier au Nigeria », a appuyé Balarabe Abbas Lawal, ministre nigérian de l’Environnement. Des millions de personnes sont contraintes de quitter leurs foyers pour trouver de meilleures conditions de vie. « Une grande partie des conflits et des instabilités politiques liés aux ressources sont associés à la dégradation des terres et à la perte de ressources… », a déclaré Abderrahman Al-Fadhli, président de la COP16.
Au Kenya, au Tchad ou encore au Nigeria, les populations rurales sont les premières victimes de la désertification. Salimata, une femme Mbororo du Tchad, a témoigné des difficultés auxquelles elle et sa communauté sont confrontées : « Quand les pluies ont cessé, nous avons essayé de rester. Mais rien n’a suffi. »
Face à l’urgence de la situation, les participants à la COP16 ont appelé à une action mondiale concertée. Le chef de la CNULCD, Ibrahim Thiaw, a souligné la nécessité de mettre fin à la dégradation des terres et de restaurer les écosystèmes endommagés.
Des initiatives comme la Grande Muraille Verte, qui vise à restaurer des millions d’hectares de terres dégradées en Afrique, offrent des perspectives encourageantes. Toutefois, ces projets nécessitent des financements importants et une coordination internationale renforcée.
Cliquez sur le lien suivant pour visionner la 4ème session qui dévoile des exemples/solutions pour la sécurité de l’eau et la préparation à la sécheresse :
Session 4 : Préparation à la sécheresse et sécurité de l’eau – CNULCD COP16 | Web TV de l’ONU