Alors que les défis liés à l’eau s’intensifient à l’échelle mondiale, il est impératif de repenser la sécurité hydrique et de passer de simples réactions à des solutions durables. Sans eau, les économies vacillent, la production alimentaire s’effondre et la santé publique se détériore.
D’après une publication de la Banque Mondiale, quatre axes essentiels se dégagent pour construire un avenir hydrique sûr.
Premièrement, l’optimisation et l’adaptation du stockage de l’eau. Une approche hybride, combinant infrastructures naturelles et bâties, est cruciale. L’exemple du réservoir de Racibórz en Pologne, qui a protégé deux villes lors des inondations de 2024, illustre l’efficacité de cette stratégie.
Deuxièmement, l’exploitation de l »intelligence artificielle (IA), la télédétection et la surveillance en temps réel révolutionnent la gestion de l’eau. En Inde, des modèles d’IA fournissent des prévisions de crue avec une précision de 90 %, tandis qu’au Brésil, la surveillance en temps réel de la sécheresse permet une gestion proactive.
Troisièmement, sur les 360 bassins hydrographiques internationaux, seuls 41 font l’objet d’accords de partage des eaux. Une coopération accrue entre les gouvernements, les entreprises et les communautés locales est indispensable pour éviter les conflits liés à l’eau.
Quatrièmement, l’augmentation des investissements et des financements, car, le déficit de financement pour la sécurité hydrique est colossal, avec des besoins estimés à 6 700 milliards de dollars d’ici 2030 et 22 600 milliards de dollars d’ici 2050. La participation du secteur privé, illustrée par les investissements dans le traitement et la réutilisation des eaux usées au Chili et au Pérou, est essentielle.
Les solutions de gestion intelligente de l’eau ne se limitent pas à renforcer la résilience et la sécurité ; elles stimulent également le développement économique, créent des emplois et soutiennent les moyens de subsistance. L’accès fiable à l’eau soutient des secteurs clés tels que l’agriculture, l’énergie et l’industrie, qui emploient des millions de personnes, en particulier dans les pays à faible revenu.
Ainsi, les pénuries d’eau ont des conséquences dévastatrices sur l’emploi, comme en témoigne la perte de 20 000 emplois agricoles lors de la sécheresse de 2018 au Cap, en Afrique du Sud.
À l’inverse, une gestion judicieuse de l’eau peut créer des opportunités, comme le démontre un programme d’accès à l’eau en République démocratique du Congo qui devrait générer près de 30 000 emplois.
La sécurité hydrique est un pilier de la résilience, de la stabilité économique et de la réduction des risques de catastrophe.