À Abidjan, des communautés comme Adjamé et Marcory Anoumabo pratiquent une économie circulaire informelle où des milliers d’artisans et de mécaniciens réutilisent et valorisent des matériaux. Cette activité, bien que vitale pour des milliers d’habitants, n’est pas sans répercussions, notamment en matière de gestion des déchets électroniques et de risques sanitaires. Le rapport Global e-waste monitor 2024, coproduit par l’Union Internationale des Télécommunications (UIT), l’Institut des Nations Unies pour la formation et la recherche (UNITAR) et The Fondation Carmignac, estime à 1,8 milliard de dollars le coût annuel des externalités négatives des déchets électroniques en Afrique.
Une visite récente du comité de surveillance de la Facilité africaine pour l’économie circulaire (ACEF) a mis en lumière ces réalités.

La Côte d’Ivoire génère environ 30 000 tonnes de déchets électroniques chaque année, dont 56% proviennent de dons d’aide au développement. Actuellement, 95 % de ces déchets sont gérés illégalement par 8 000 travailleurs informels, ce qui expose près de cinq millions de personnes à des risques sanitaires graves.

L’ACEF s’engage à structurer cette économie circulaire en soutenant les initiatives locales. Son approche se décline en trois axes, la création d’environnements politiques favorables ; le développement des entreprises circulaires grâce au programme ‘AfriCircular Innovators’ ; et le soutien aux initiatives locales. Ce programme soutient des micros, petites et moyennes entreprises (MPME) à Abidjan, Accra (Ghana) et Kigali (Rwanda) par le biais de mini-dons et de renforcement des capacités. L’objectif est de transformer cette économie informelle en un secteur structuré, créateur d’emplois et respectueux de l’environnement.

Selon les projections du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), l’économie circulaire pourrait créer 11 millions d’emplois en Afrique et donner accès au marché mondial de la circularité, évalué à 500 milliards de dollars.

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