L’évolution des économies mondiales place l’emploi au centre de deux transitions interdépendantes : l’une écologique, et l’autre sociale. Si le terme « emploi vert » est désormais omniprésent, il ne peut être dissocié de l’impératif fondamental du travail décent, tel que promu par l’Objectif de Développement Durable 8 (ODD 8).
La véritable finalité de ce que l’on nomme l’emploi durable, réside certes dans son impact environnemental (emploi vert), mais également, dans sa capacité à offrir au travailleur une vie digne et autonome (travail décent), lui permettant de subvenir à ses besoins tout en brisant le cercle vicieux de la précarité. Selon l’Organisation Internationale du Travail (OIT), cette convergence est au cœur de la relation positive qui doit être établie entre le changement climatique et le développement.
L’emploi vert, selon la définition de l’OIT, est un poste qui contribue à la préservation ou à la restauration de l’environnement, notamment en « réduisant l’impact environnemental des entreprises et des secteurs économiques à des niveaux durables à terme ». Ces emplois permettent d’améliorer l’efficacité énergétique, de « réduire au minimum les déchets et la pollution, et de rétablir les services de l’écosystème » essentiels comme l’eau (potable) et la biodiversité.
L’OIT précise que les emplois verts peuvent être créés dans tous les secteurs et toutes les entreprises, qu’il s’agisse d’emplois directs dans la production de biens verts ou d’emplois indirects dans la chaîne d’approvisionnement (comme la fabrication de l’acier pour les tours d’éoliennes).
La plus grande confusion provient de l’oubli que l’emploi vert n’est pas « nécessairement décent ». Un emploi lié à l’écologie peut très bien être précaire, mal rémunéré ou dépourvu de droits sociaux. Le travail décent couvre une dimension de justice sociale essentielle, impliquant un travail productif, équitablement rémunéré, exercé dans des conditions de liberté, de sécurité et avec une protection sociale adéquate.