L’essor de l’écosystème entrepreneurial en Afrique est désormais confronté à l’urgence climatique et aux défis socio-environnementaux. Par conséquent, les jeunes startups ne peuvent plus se contenter de viser la croissance économique uniquement. La question cruciale pour ces acteurs, qu’ils opèrent dans la FinTech, l’AgriTech, la santé, l’énergie, etc., est de savoir comment intégrer les principes de Responsabilité Sociétale dans leur modèle gouvernance dès leur création.

La première étape, fondamentale et peu coûteuse, consiste à définir la raison d’être de l’entreprise. Il s’agit de formaliser l’expression de sa mission sociétale, un exercice qui donne un cap clair, même face aux imprévus fréquents indissociables à la vie d’une startup. Pour les entrepreneurs africains, cela se traduit concrètement par un alignement volontaire avec les Objectifs de Développement Durable (ODD). L’expertise recommande de mettre en lumière ce que l’entreprise fait déjà bien en matière d’impact et d’identifier avec précision les axes où un changement aura le plus de portée.

Les jeunes entreprises, par définition, ne disposent pas toujours des ressources nécessaires pour suivre des centaines d’indicateurs. Les fondateurs devraient se fixer des objectifs réalisables, par exemple deux ou trois par an, pour garantir un engagement optimal et la pérennité de la démarche. Pour faciliter cette structuration initiale, ils peuvent s’appuyer sur des pratiques d’évaluation concrètes ; cela inclut la mise en place d’un audit social et environnemental interne rigoureux et simplifié, ou l’adoption d’une charte éthique de recrutement qui priorise la diversité et la formation locale. L’objectif d’éviter les normes
lourdes, et d’adopter des principes fondamentaux de bonne conduite mesurables.

Au-delà des obligations de base comme le paiement des taxes, l’approche RSE de la Start-up
gagne à s’intégrer dans les décisions opérationnelles quotidiennes. En termes de développement local, la Start-up peut articuler ses actions autour du mécénat de compétence, allouer du temps pour former la jeunesse sur des savoir-faire précis ; Adopter une politique de paiement rapide et équitable des petits fournisseurs et ses salariés. Sur les questions environnementales, la Start-up peut optimiser sa logistique pour réduire la consommation de carburant ou choisir des solutions cloud et numériques à faible empreinte carbone pour le stockage de données, sans oublier de les mesurer et les documenter.

Enfin, l’approche collaborative (mutualisation) reste une voie sûre. En identifiant des objectifs et des valeurs communes, plusieurs jeunes entreprises peuvent décider de contribuer ensemble
à un projet RSE d’envergure.

Ces actions assurent l’attraction des talents et permettent à la startup de gagner la confiance de son écosystème. Toutefois, l’objectif final de ces démarches progressives est de bâtir une entreprise saine, crédible et de ériger des fondations solides pour une démarche RSE structurée.

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